XINJIANG 2008 chapitre n° 6
Jeudi 24
Arrivée à Kashgar. Beaucoup de monde descend. Beaucoup de gens avec des pancartes attendent les voyageurs. Toutes écrites en chinois donc pas pour nous… Sauf une… Mais pas pour nous non plus ! Nous avons rendez-vous ici avec notre guide et notre chauffeur. Je l’ai appelé avant de prendre le train pour confirmer… Finalement un homme s’approche de nous et se présente « Ali » Ok c’est notre guide. C’est vrai qu’il n’avait pas besoin de pancarte pour nous trouver… Car trois femmes occidentales qui débarquent ça se repairent vite ici ! Nous retrouvons le chauffeur qui nous cherchait dans la foule. Et nous voilà parties dans son beau taxi vert. La ville est à 10 km. Elle est bien plus grande que Turpan. Ali qui parle un anglais parfait nous donne des explications. 400.000 habitants pour Kashgar, avec 11 communes et environ 1,5 million d’habitants au total. Mais ça ne donne pas l’impression d’une ville chinoise comme Urumqi même si les pancartes sont écrites en chinois.
Installation rapide à l’hôtel, juste le temps de se rafraîchir sous une douche. Nous sommes impatientes de découvrir la ville.
Abdou notre chauffeur au beau taxi vert nous attend. Ici tous les taxis sont verts. D’abord le repas Ouigour comme il se doit ! Pâtes et kebab avec un bon thé à la cannelle.
Visite de Apakhojah Tomb où reposent une cinquantaine de cercueil recouverts d’étoffes multicolores, dans un grand mausolée aux couleurs de l’islam ; vert pour la paix, bleu pour le ciel et jaune pour la terre. C’est vraiment un décor et une ambiance complètement différents. Apakhojah était un missionnaire qui a répandu l’islam. Très beau bâtiment avec des piliers en bois peints, chacun est différents car fait par une personne différente.
Dans un des bâtiments il y a une pierre « magique » ou « sacrée » pour ceux qui croient. Si on la touche ça nous protège… Mais c’est fermé !
Le lieu est très agréable, paisible, avec beaucoup de fleurs, d’arbres.
Direction la Mosquée : nous traversons une immense place très animée.
La mosquée est un lieu payant donc on peut visiter et même faire des photos.
Des gens prient sur des tapis à différents endroits, soit à l’extérieur soit à l’intérieur.
Les salles de prières sont toutes en longueur, pas très profondes.
Il y a la chaise de l’iman et des horloges qui indiquent l’heure des 5 prières journalières.
Il n’y a que des hommes. Le guide nous explique que les femmes prient dans des mosquées privées utilisées par plusieurs familles.
En fait il n’y a pas grand-chose à voir dans cette mosquée !
En sortant nous allons vers la vieille ville. Choix entre la vielle ville « payante » organisée comme un site touristique et la vieille ville « normale » donc gratuite. Nous choisissons la normale ! Ballade à pieds dans les ruelles étroites. Des maisons recouvertes en pisé (paille + terre mélangée), d’autres en brique et d’autres recouvertes de ciment. C’est l’ordre des pauvres, middle class et riches personnes.
Beaucoup de gamins jouent dehors dans les ruelles poussiéreuses.
Beaucoup de passages couverts où du coup le soleil ne chauffe pas trop, apportent un petit brin de « fraicheur » ! Ali nous explique que les extérieurs ne sont pas décorés mais les intérieurs le sont. Il nous invite dans la maison de sa famille qui se trouve justement dans la partie « normale »… Nous rencontrons sa mère, sa femme, son fils. Ils nous reçoivent dans la pièce des invités, nous servent quantité de fruits frais (melon, pastèque) et secs (amandes, dattes) sucreries, bonbons colorés, gâteaux variés fait maison.
Mais ils ne restent pas avec nous et nous laissent seules avec toutes ces bonnes choses ! C’est dommage car ça ne permet pas l’échange…
Puis nous arpentons quelques rues hautes en couleurs, animées, et grouillantes de monde ! Echoppes nombreuses et variées débordantes de nourriture. Avec pour les bouchers la viande accrochées dehors…
Ça correspond à « du température ambiance » ! Beaucoup de beaux fruits et légumes. Deux gamines assises sur le trottoir, épluchent les fameuses carottes jaunes.
Des gens mangent assis par terre dans la rue. D’autres sont allongés, d’autres travaillent le cuivre, le fer, la laine. Il y a de nombreuses petites mosquées « familiales » disséminées partout.
Achat de petits bougeoirs peints (20 yuan au lieu de 30). Nous allons dans des boutiques d’instruments de musique, Marylène en essaie certain. Dans une boutique de luthier il y a un papy qui joue d’un instrument à 7 cordes, manche très long, il gratte avec un médiator. Nous l’écoutons et quand il termine, le remercions en Ouigour « raremet », il est très touché. Il entame une série de plusieurs chants. Il gratte et chante. C’est fabuleux de voir son visage s’illuminer, s’animer, vivre, quand il chante.
Il a les yeux rieurs et coquins, c’est très sympa. Marylène essaie d’autres instruments mais les sons sont similaires à ceux du violon. Elle essaie aussi celui de papy. Sons différents mais un peu encombrant à ramener. Nous restons modestes et nous achetons un tambourin (150 yuan au lieu de 200)
Direction le Bazar, immense lieu couvert avec des enfilades d’échoppes dans toutes les allées, et elles sont nombreuses !
Bien sûr nous sommes sollicitées. Il y a de tout, étoffes de tissus multicolores et brillantes de dorures, chapeau, instruments de musique, chaussures, habits en tout genre, épices, bibelots, etc.… Les boutiques regorgent de tous et sont toutes bien alignées.
Je ne résiste pas au plaisir d’acheter encore un beau tissu multicolore, 55 yuans… mais là j’ai mal marchandé car le vendeur demandait 65 ! Mais j’ai pigé comment m’y prendre les fois suivantes.
J’achète aussi des roses séchées pour mettre dans le thé (20 yuan) et là je ne marchande pas. En fait ici quand les vendeurs sont Ouigours je n’ai pas trop envie de marchander « serré ».
Après avoir arpenté quelques allées, nous partons.
Pause à l’hôtel. Nous retrouvons Ali et Abdu à 21 h (mais en heure locale « non officielle » il n’est que 19 h). Repas et boisson dans un restaurant à ciel ouvert, sur une grande terrasse. Nous voyons les cuisiniers s’activer dans un coin. Abdu nous invite, il ne veut pas que l’on paie ! Il veut nous faire goûter du vin et de la bière locale. D’ailleurs elle coule à flot… Evelyne et moi goûtons le vin local à 8° au goût plutôt doux.
Cacahuètes mouillées (c’est bon !) haricots dans les cosses, pommes de terre mi-crues et épicées, poulet bouilli et relevé aussi, seuls les tomates et les œufs sont comme chez nous ! Nous sommes rejoints par un ami à eux. Beaucoup de « rowcha » le tchin tchin local. Nous parlons cinéma avec l’ami, et Ali nous sert d’interprète (Les cerf-volant de Kaboul et d’autres films français qu’ils peuvent voir sur CCTV 9. Par contre ils n’ont pas les chaines étrangères comme BBC, CNN, ou TV 5 Monde.
Soirée sympathique. Le vin et la bière ont peu de degré, mais la quantité bue nous rend légèrement pompette.
Retour à l’hôtel et préparation des sacs pour le départ au lac demain.